Séance 1 – début de thèses

Séance 1, 17 octobre 2018. Juliette Ronsin (ENS) et Alain de Bonadona (univ de Lorraine)

Présentation de nouveaux sujets de thèse

Juliette Ronsin (1ère année). “C’est Peugeot qui nous a amenés ici.” Les ouvriers (post-)yougoslaves des usines Peugeot à Sochaux-Montbéliard, de 1965 à nos jours.

A la suite d’un accord bilatéral signé entre la France et la Yougoslavie le 25 janvier 1965 concernant l’emploi de la main-d’œuvre temporaire, l’émigration yougoslave vers la France augmenta considérablement. Cependant, si les émigrés yougoslaves se rendaient davantage en Allemagne où les salaires étaient plus élevés, l’immigration yougoslave pouvait être importante dans certaines régions en France et concernait essentiellement des Serbes. Ainsi, dans le Pays de Montbéliard, région industrielle connue avant tout pour les activités de l’entreprise automobile Peugeot sur le site de Sochaux, les Yougoslaves furent jusqu’à 4 880 en 1973. L’entreprise Peugeot qui cherchait à accroître le nombre de sa main-d’œuvre dans les années 1960-1970, embaucha de nombreux travailleurs étrangers. Les Yougoslaves furent alors recrutés par l’intermédiaire de l’Office National de l’Immigration (ONI).

L’un des objectifs de cette thèse consiste dès lors à analyser le rôle de l’entreprise Peugeot dans l’organisation d’une politique migratoire entre la Yougoslavie et la France. En outre, en étudiant l’histoire de l’immigration yougoslave dans le Pays de Montbéliard de 1965 à nos jours, d’autres questionnements se posent. Comment analyser la transition entre la forte emprise d’une industrie sur une région vers une désindustrialisation progressive ? Comment aborder le passage entre la Yougoslavie et l’apparition de nouveaux Etats ? Ainsi, les processus d’identification des ouvriers (post-)yougoslaves évoluent selon les contextes, oscillant et mêlant un sentiment d’appartenance à un univers ouvrier, yougoslave, serbe, etc. En croisant des recherches conduites à partir de sources d’archives et d’enquêtes de terrain, je m’intéressai aux trajectoires individuelles et collectives des ouvriers yougoslaves arrivés dans les années 1960-1970, sans omettre celles de leurs épouses et de leurs enfants et petit-enfants.

Alain de Bonadona (2ème année). Les coopérations aéronautiques entre la France et la Roumanie de 1918 à 1975.

Présentation sur l’origine du projet explicitant le choix de l’aéronautique comme élément révélateur des choix politiques étatiques, et explication des bornes temporelles choisies et de leur pertinence dans le cadre bilatéral franco-roumain. La présentation inclut la définition –large – de la notion de «coopérations aéronautiques» et décrit les temps forts et les fluctuations de ces coopérations au fil d’une histoire longue toujours marquée par le politique.